C' est beau, c'est impressionnant, c'est sauvage : il reste maintenant à pollenniser l'esprit, semer, faufiler la songerie aux buissons, repiqer des herbes d'attirance, perdre des sentiers, broder la grâce et l'enchantement ; comme à la haie protectrice des génies champêtres, elles ont ajouté la fleur de mai, la baie de septembre et le voile des filandres.
Au claquement de doigts de Viviane, toutes ont dégainé leur plantoir.
"Pour aérer la masse de ces fourrés, faites donc dépasser une brassée d'aigrettes d' épilobes et beaucoup de digitales ; il n'y en a jamais suffisamment à mon goût.
Je souhaiterais aussi que les branches de ce hêtre descendent plus bas comme les rideaux d'une entrée. On pourrait y tresser un portique d'églantines."